Les gestes des anciens

Demain, je retourne "casser de la terre" pour mon plus grand plaisir!
Finalement, en me lançant dans cette formation, j'ai souhaiter retrouver les gestes des anciens.
Faire de l'archéologie expérimentale si on veut.

Je me suis vue dans des musées parler des techniques de poterie à travers les âges, en expliquer les outils, et possibilités...mais finalement facile à dire!
Et il est très difficile de comprendre réellement les choses sans les tester.
Aujourd'hui d'ores et déjà je sais reconnaître de l'argile en boulette dans l'estuaire d'un fleuve, ou dans un pan de falaise, et la préparer pour la rendre utilisable.
Mon objectif est de reprendre les gestes les plus primitifs pour tenter aussi de sentir les émotions, le contact de la matière...quand on est entrain de faire ce geste répétitif, avec la musique que cela implique, le rythme, quelque chose se produit en soi...un peu comme si on avait une mémoire ancestrale des gestes...

Je sais que quand je parle de cette démarche autour de moi, ça fait marrer! Moi aussi, j'avouais me lancer dans un truc "spé" mais finalement quand on y est vraiment, à 4 pattes, les mains dedans...et bien cela devient la chose la plus naturelle du monde.

J'ai vu sur certains sites ou blog, que pas mal de personne peut-être aussi "spé" que moi!lol!, se sont lancés aussi dans cette expérience...j'espère pouvoir aller jusqu'à réaliser moi même les cuissons primitives...
Le problème c'est qu'il y a beaucoup de casse...
Les anciens ils s'en foutaient ils passaient leur vie à essayer!
La recherche était en elle-même un but en soi...
Pour nous, faut reconnaître que c'est plus difficile!
On peut pas s'empêcher de développer un je-ne-sais-quoi de sentimental vis-à-vis de l'objet...
D'ailleurs pour se lancer dans la demarche on dit avoir besoin d'un objet rêvé...
Alors on se concentre pour le trouver...on se fixe sur une chose, on met des lustres à la façonner...et phase finale...la cuisson arrive!
La phase censée rendre l'objet solide et pérenne...mais on risque aussi de tout perdre....

Et nous on aura pas dès demain un mois à consacrer au façonnage d'un nouvel objet...
Le monde nous rattrape, nous courre après même...

Est-ce notre matérialisme empêche la création?
Le rituel en lui-même permet-il l'approche de la connaissance ancestrale?
Et si l'acceptation de l'incertitude était la première leçon?